Propositions

Après notre incursion dans les traditions indigènes, nous sommes allées nous fondre au cœur du mouvement révolutionnaire zapatiste, basé au Chiapas. L’EZLN (Ejercito Zapatista de Liberacion Nacional) représente les droits des populations indigènes mais est aussi un symbole de la lutte altermondialiste. Ce n'est donc pas une surprise si nous y retrouvons un autre français, bien connu du monde politique : Olivier Besancenot !

Les Zapatistes se portent héritiers de la résistance indigène contre l’impérialisme, incarnée par le révolutionnaire Emiliano Zapata au début du XXe siècle (« la terre aux paysans »). Désormais le porte-parole du mouvement est le sous-commandant Marcos, présent aux conférences du festival le visage caché (cf photo), comme ses compañeros.

Perplexe serait mon résumé de ce festival, peut-être car je ne savais alors pas suffisamment du mouvement, peut-être aussi car je ne m’attendais pas à ça : un festival très international, alternatif à souhait (de la musique aux vêtements en passant par la marijuana), son succès aussi (salles plus que combles pour les conférences) et l’ambiance peace and love (tout le monde s’appelle « compañero » ou compañera ») alors qu’à côté de ça, les commandants zapatistes sont armés jusqu’aux dents…

Célébration sur la place du village

La visite du village tzotzile de San Juan Chamula nous a transportées dans un monde d’une autre dimension.

L’église bien que petite pourrait être l’attraction de toute une journée : à l’entrée il faut apprendre à ne pas glisser sur un sol (type carrelage) recouvert d’épines de pin, puis quand on a l’équilibre on hausse les yeux pour découvrir des indigènes pratiquant leurs rites mayas à même le sol, alignant des rangées et des rangées de bougies de plus en plus petites, priant jusqu’à ce qu’elles soient complètement fondues, puis sacrifiant une poule (oui oui, sous nos yeux) qui sera ensuite frottée contre la personne que l’on veut guérir, et pour finir buvant un liquide (soit alcool soit boisson gazeuse) destiné à les faire roter pour expulser le mal de leur corps…

Ceux qui sont venus voir un Saint particulier se tournent directement vers sa statue (une bonne quarantaine à touche-touche dans l’église) pour l’implorer, le pleurer, crier son désespoir!… Les Saints portent tous un miroir au cou, apparemment symbole de l’œil sacré qui voit tout.

Il y en aurait tellement plus à dire, mais il y en a aussi tellement qu’on ne comprend pas, petits gestes ou litanies qui ont pourtant toute leur importance dans leurs rituels. A l’œil novice, les costumes/habits traditionnels portés par les indigènes suffisent pour éveiller le respect et faire comprendre que plusieurs mondes coexistent véritablement sur cette terre.

Cathédrale de SCC

Temps fort du séjour, San Cristobal De Las Casas : petite ville traditionnelle et animée, où ne serait-ce que se promener dans les ruelles colorées nous a enchantées. C’est aussi un des meilleurs endroits pour faire des achats d’artisanat car tout est très très bon marché. Le seul point noir : un froid bien vif le soir, mais ça ne nous empêche pas d’être sous le charme !

Agua Azul

Nous continuons notre route en passant par 2 cascades renommées : Misol-Ha et Agua Azul. La route étant réputée dangereuse : nombreux cars de touristes attaqués, nous décidons de répartir nos objets de valeur en plusieurs endroits… Paranos nous ? Finalement il n’en fut rien. Nous avons pu apprécier en toute tranquillité les eaux cristallines de la première majestueuse cascade, et les eaux turquoises contrastant avec le vert de la végétation et le beige de la pierre de la seconde.

De toute beauté ces cascades !